Montagne Grandeur Nature

L'hiver, une saison sélective pour les ongulés!

En hiver, la neige, le froid, les avalanches et les privations ponctionnent un grand nombre d'ongulés comme chez le chamois, le bouquetin, le chevreuil ou le cerf.

Photo: l'abondance de neige peut entrainer des pertes considérables dans les populations de chamois (Valloire, Bonnenuit, février 2010) 

Il leur faut puiser dans les réserves métaboliques accumulées pendant la belle saison pour compenser toutes les dépenses dues aux déplacements, aux dérangements mais aussi dues au rut pour les mâles et à la longue gestation pour les femelles.

Ils devront se contenter durant plusieurs mois d'une maigre nourriture à très faible apport calorifique et energétique.

Photo: un cabri, içi, en train de grignoter quelques baies et bourgeons d'un sorbier (Valloire, Bonnenuit, février 2010). 

Une relation climat-mortalité est clairement démontrée dans les études des ongulés. Les hivers les plus meurtrièrs sont caractérisés par des températures basses avec des enneigements très importants. Le froid ne fait qu'accentuer les effets néfastes de la neige.

Les jeunes de moins de deux ans, surtout les cabris, sont les plus vulnérables aux rigueurs climatiques.

Bibliographie: Le chamois et l'Isard par Eric Weber, les sentiers du naturaliste chez Delachaux et Niestlé

Le lagopède alpin (Lagopus mutus) en mue d'automne!

Le lagopède alpin présente trois mues annuelles:

La mue prénuptiale partielle qui débute en avril et se termine en juin.

La mue postnuptiale complète qui intervient entre fin juillet et septembre.

Photo: tétras en mue d'automne montrant à mon égard de la curiosité mais aussi de l'inquiètude (Vanoise, le 19 octobre 2009)! 

La troisième mue ou mue prétutélaire qui débute en octobre est partielle et se termine en novembre. De novembre à avril, le lagopède arborera un plumage dit tutélaire, plus dense que les autres et entièrement blanc.

Elles sont déclenchées par des modifications hormonales, elles-mêmes induites par des variations de la température moyenne mais aussi par la modification de la lumière (photopèriodisme).

Photo: lagopède en mue prétutélaire (Vanoise, le 20 octobre 2009). 

J'ai pu observer hier et aujourd'hui (19 et 20 octobre 2009) sur les versants nord, là où la neige tient déjà au sol, plusieurs lagopèdes arborant une livrée presque entièrement blanche.

Les lagopèdes se laissent souvent approcher à une faible distance car ils ont une grande confiance dans leur camouflage.

D'autres photos sur Flickr

La montagne à l'automne

Quelques photos faites cette semaine, le mardi 13 octobre 2009, pour vous faire un peu rêver ou pour donner à ceux qui en ont besoin quelques informations visuelles sur les conditions en montagne!  

Photo: Col du Galibier (2642 m) et de gauche à droite, Le Pavé, La Meije Orientale, le Doigt de Dieu et le Grand Pic de La Meije (3983 m).

La montagne reste sèche en dessous de 3200 m avec des températures froides la nuit et fraiches en journée surtout au dessus de 1800 m.

De bonnes conditions pour randonner encore ce WE et profiter de cette superbe ambiance automnale où la montagne se pare de mille et une couleurs!

Photo: Les Aiguilles d'Arves (3514 m, 3513 m et 3363 m), sous le ciel bleu azur de la Savoie.

Les conditions devraient radicalement changer en fin de semaine prochaine pour les vacances de la Toussaint! A confirmer.

  

Brame du cerf!

Pour le plaisir, encore une photo de brame faite la semaine passée dans le Parc National des Abruzzes en Italie à Civitella Alfedena. 

Photo: jour et nuit, couchés ou debouts, les cerfs à cette époque de l'année n'en finissent pas de bramer (Abruzzes, le 01 octobre 2009). 

Le brame ou raire est un cri guttural prolongé émis par le mâle en rut. 

Par ce cri, il manifeste sa présence, provoque ses rivaux et excite les femelles. 

Un cerf en pleine excitation peut pousser plus de 300 à 400 raires par heure!

Pendant la durée du brame, le mâle cesse pratiquement de s'alimenter et peut alors perdre jusqu'à 20% de son poids.

Le dimorphisme sexuel est très marqué chez le cerf. Le poids du mâle se situe en moyenne entre 170 et 220 kg alors que la biche ne pèse que 90 à 130 kg.

Pendant le rut, les souilles sont très souvent fréquentées.

Photo: le 01 octobre, Abruzzes, Civitella Alfedena.

Pour calmer son agressivité, l'animal s'acharne sur la végétation et sur les arbres avec violence.

Il s'asperge d'urine et de sperme.

Aussi, il dégage une forte odeur provenenant du liquide séminal et de la sécrétion des glandes de la base de la queue.

Le coït ne dure que quelques secondes. Le cerf devenu maître de harde pourra s'accoupler avec plusieurs biches.

Nous avons pu observer un mâle s'accoupler à deux reprises en l'espace de quelques minutes.

Vidéo brame et combats

Bibliographie: La vie sauvage dans les Alpes par Eric Dragesco chez Delachaux et Niestlé

Escapade matinale au pays des cerfs!!!

Une petite escapade matinale (départ à 5h30) pour profiter des conditions toujours exceptionnelles qui règnent depuis le moi de juin.

Photo: rassemblement de cerfs à 2600 m d'altitude, impressionnant spectacle de la Nature! (Valloire, 15 août 2009)

Une petite sortie pour tester le supertéléobjectif Nikon 300 mm f2.8 VR, équipé pour certains clichés d'un doubleur.

J'espèrais observer cerfs, chamois et vautours fauves, les cerfs étaient bien présents mais pas les chamois et les vautours.

La population de cerfs a fortement progressée ces dernières années au point d'observer en certains lieux qu'affectionnent ces derniers en été, plusieurs dizaines d'individus ensemble. 

Photo: les aparences sont trompeuses, son attention est portée sur le bruit occasionné par le déclencheur de l'appareil photo et non par ma présence (Valloire, 15 août 2009). 

Ce matin, j'ai pu profiter de la présence d'une harde formée par 55 individus essentiellement des mâles et quelques autres isolés.

Ces animaux sont craintifs et sensibles au moindre dérangement dans ce type de milieu.

Ce versant, exposé au nord, non fréquentés par les animaux domestiques transhumants et peu fréquenté en hiver par les ruminants abrite de mai à octobre des variétés et un nombre de fleurs et d'animaux incroyables.

Photo: les Aiguilles d'Arves (3514 m), (Valloire, 15 août 2009)

Ce site est exceptionnel et il est encore préservé de la pression touristique du fait de l'absence de sentier. 

Informations sur la géologie des Aiguilles d'Arves, cliquez içi.

Pour d'autres photos cliquez içi!

Fleurs de haute altitude

Les conditions automnales des 17 et 18 juillet 2009 m'ont poussé à faire une petite sortie macro sur les crêtes du Pic Blanc du Galibier (2955 m).

Connaissant bien ce secteur et les fleurs que l'on peut y rencontrer, je me suis orienté sur un lieu bien precis me permettant de faire les quelques photos que je vous présente dans les conditions météorologiques du moment (Valloire, 19 juillet 2009)!

Ranunculus glacialis

La renoncule des glaciers ou "reine des Alpes" est la fleur qui atteint la plus haute altitude (plus de 4000 m). 

Photo: entre neige et glace, la robuste renoncule des glaciers (Galibier 19/07/09)

Cette fleur à l'apparence fragile affronte des conditions climatiques qu'évitent les plantes les mieux protégées.  

Ses graines bénificient d'une protection spéciale pour arriver à maturation, car le calice et la corolle ne tombent pas après la floraison.

Robuste plante-pionnier, elle forme en altitude d'épais coussinets qui fleurissent en juillet et août.

Ses pétales passent progressivement d'un blanc pur au rose puis au rouge pourpré. 

Nigritella corneliana

Cette nigritelle est une sous espèce rouge clair ou rose de l'orchis vanille (nigritella nigra).

Photo: duo de nigritelles (Galibier 19/07/09).

La nigritelle possède de nombreux noms vulgaires, qui tous se réfèrent à la forme palmée de ses tubercules: main du Bon Dieu, herbe à la main, main de gloire, main du diable.

Geum reptans

La benoite rampante ou "barbe de Saint Pierre" croit sur des éboulis silicieux humides de 2300 m à 3800 m.  

Photo: Ses larges pétales abritent des pistils surmontés d'aigrettes en vrille, fines comme des cheveux d'où le nom de barbe de Saint Pierre (Galibier 19/07/09).

Elle forme des rejets ou stolons légèrement feuillus pouvant atteindre 1 mètre de long.

Les plantes voyagent à leur manière, soit en dispersant leur semence souvent très loin, soit en se multipliant et se développant de façon végétative.

La benoite rampante utilise les deux procédés.

A découvrir: Le monde fascinant de la flore alpine par E. et O. Danesch aux éditions Didier&Richard

Chevreuils: faon et chevrette

Chevreuils: faon et chevrette
envoyé par Dackodackdesbois. - Regardez des vidéos d'animaux mignons.

Des souvenirs plein la tête, une rencontre inoubliable après près de 25h00 d'affût effectuées durant quelques jours, un moment de Nature que je vous fais partager en vidéo.

Chevreaux 2009, des nouvelles!

Des nouvelles des chevreaux au nombre de quatre à la mi-mai 2009.

Chamois, Chevreaux
envoyé par Dackodackdesbois. - Regardez des animaux droles en vidéo.

Etourés des mères, des éterles et des éterlous (chamois nés en 2008), les chevreaux s'adonnent à des courses, sauts et cabrioles quelques jours seulement après leur naissance.

La fouine (Martes foina)

La fouine est très proche de la martre commune (Martes martes), à tel point que lors d'une observation la confusion est possible même si elles ne sont pas interfécondes. 

Photo:  visite nocturne entre les blocs de granite (27 mai 2009). 

Chez la martre une tache claire de couleur jaunâtre est observable sur le poitrail, alors que chez la fouine cette tache est franchement blanche, couvrant la gorge, le haut des pattes antérieures et le poitrail. 

La fouine est capable d'occuper des milieux très variés.

Son activité est surtout nocturne. Elle est opportuniste et se nourrit selon les saisons, de petits mammifères, de fruits, d'oiseaux de déchets trouvés près des habitations. Il lui arrive de pénétrer dans un poulailler lorsqu'elle est à la recherche d'oeufs. Excitée par la panique créée chez les poules, elle peut tuer tout ce qui bouge. Bien qu'essentiellement carnivore, les produits végétaux (baies et fruits) constituent une part importante de son alimentation.

Les fouines sont des animaux solitaires, comme la plupart des autres espèces de martres. Elles évitent leurs congénères en dehors des périodes de reproduction. Il s'agit d'animaux territoriaux qui marquent leur territoire avec des secrétions et le défendent au moins contre d'autres fouines de même sexe.

La femelle met bas une fois par an, en avril, bien que l'accouplement ait eu lieu durant l'été précédent (juin à août).

Le saviez-vous?

La fouine, présente comme les autres mustélidés (blaireau, martre, et hermine) ou le chevreuil, le phoque et la chauve-souris, une ovo-implantation différée (appelée aussi diapause embryonnaire).

Photo: la fouine est un animal solitaire et territorial (27 mai 2009).  

Après fécondation (juin à août), l'oeuf ou les oeufs fécondés commencent à se diviser pour atteindre environ un milimètre (stade de blastocyte). Au lieu de s'implanter dans la paroi utérine et de se développer, le ou les embryons cessent de croître et stationnent dans la trompe (diapause embryonnaire) pendant cinq à six mois. Après cette pèriode, l'implantation du ou des embryons dans la paroie utérine s'effectue. La croissance du ou des embryons est alors très rapide et se fait en seulement 27 à 45 jours.

Les naissances auront lieu en avril-mai de l'année suivante.

Pour en savoir plus sur la fouine: Wikipedia

L'hiver 2009, impitoyable pour les plus faibles!

Sur certains massifs des Alpes (Grand Paradis, Mercantour) mais aussi des Pyrénnées, il est tombé cet hiver des hauteurs de neige cumulées de 8 à 10 mètres.

Pendant mon nouveau petit séjour dans le Parc National du Grand Paradis, j'ai pu récolter des informations interessantes sur les conséquences des conditions nivo-météorologiques de l'hiver 2008-2009.

Le Parc compte ou du moins comptait environ 9000 chamois et 5000 bouquetins. Suite à des chutes de neige importantes (jusqu'à 1.5 mètres en une seule fois et un cumul atteignant 8 mètres à 1600 m) et des température restées très basses tout au long de l'hiver, de nombreux animaux y ont perdu la vie par épuisement!

  

Photo: cadavre d'une étagne âgée d'environ 11 ans, alt. 2550 mètres. 

Les pertes estimées au sein du Parc s'élève à environ 2000 individus! En Valsavarenche, les pertes sont estimées à 200 bouquetins et entre 400 à 500 chamois!

La selection par le climat est impitoyable, les plus forts survivent et les plus faibles disparaissent!

Le dérangement en hiver par les activités touristiques (ski, raquette à neige, ski de montagne, ski de fond) sur la plupart des versants est marginal voire nul.

Photo: cadavre de chamois âgé d'environ 5 ans, alt. 1700 m.

Sur les itinéraires que nous avons fréquentés du 26 au 29 mai 2009, nous avons rencontrés une bonne douzaine de cadavres consommés en partie ou en totalité par les charognards (3 bouquetins et 9 chamois) à toutes les altitudes entre 1500 et 2650 mètres et parfois à quelques dizaines de mètres seulement des habitations.

Aussi des avalanches exceptionnelles ont dévalé les pentes jusque dans les vallées. A Valsavarenche, 4 maisons ont été litérallement soufflée. On pourait même dire pulvérisées!

Heureusement aucune victime à déplorer du fait surement de l'absence de leurs habitants.

En tout cas, je ne me fais pas de soucis pour ces espèces car la sélection naturelle aussi impitoyable soit-elle, est souvent des plus salutaires!!! 

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